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Lysistrata Média

La streameuse Ultia, seule contre tous ses harceleurs

Elle a alerté sur des propos sexistes tenus en live par l’influenceur Inoxtag à l’encontre d’une autre influenceuse, lors de l’événement caritatif, ZEvent en 2021. C’est finalement elle qui est victime quotidiennement, et depuis trois ans, de harcèlement sur les réseaux sociaux (Twitch, Twitter et d’autres plateformes). Pour Ultia, streameuse de 29 ans, le cyberharcèlement ne s’arrête jamais. À chaque intervention publique, de nouvelles vagues de haine la submergent : menaces de mort, de viol, propos sexistes… Seule, elle rassemble des preuves et identifie près de 700 harceleurs. Mais ce travail de longue haleine coûte cher à sa santé et à sa vie professionnelle. Le 21 janvier, elle apparaît au tribunal de Paris, épuisée. “Je n’en peux plus, il faut que ça s’arrête” a-t-elle déclaré. Face à elle, quatre prévenus comparaissent. L’un d’entre eux arrive en retard, un autre ne viendra pas du tout. Deux rejettent la faute sur un autre streamer qui partageait en direct sa colère contre Ultia. Ils l’auraient suivi et divulgué des insultes à leur tour.  

Ultia souhaite que le procès serve de leçon et d’exempleElle n’est pas la seule à dénoncer depuis plusieurs mois le harcèlement dont sont victimes les femmes streameuses et influenceuses, particulièrement dans le milieu des jeux vidéo. Ce procès pose également la question de la responsabilité des créateurs de contenus et de la modération sur les plateformes.    

La procureure de la République requiert des peines allant de sept à douze mois d’emprisonnement avec sursis, un stage de sensibilisation ainsi qu’une interdiction d’entrer en contact avec Ultia pendant cinq ans, pour les tous les prévenus. Les délibérés seront rendus le 12 février prochain.