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Lysistrata Média

Les droits des femmes reculent en Argentine

Les droits des femmes en Argentine connaissent le “plus grand recul” depuis 2015 selon Lucía Cavallero, porte-parole du mouvement féministe “Ni Una Menos” (“Pas une de moins”). Une situation « si grande qu’il est difficile de se concentrer uniquement sur le genre, car les droits des femmes concernent la santé, l’éducation, le travail et tout est pire » a-t-elle continué auprès de l’EFE, l’agence de presse Espagnole. Un recul qui s’explique notamment par la politique mise en place par le gouvernement du président Javier Milei, élu en novembre 2023. 

 

Samedi 8 mars, à l’occasion de la journée de la lutte pour les droits des femmes, la Casa Rosada (siège de l’exécutif argentin), a rappelé sur X sa volonté de “lutte frontale contre l’idéologie woke qui cherche à tirer profit de la division de notre société”. Un message qui rappelle les positions anti-féministes du Président argentin qui avait fait campagne en promettant notamment l’abrogation de l’IVG. Une de ses premières mesures avait également été de supprimer le ministère des Femmes. Depuis juin 2024, l’Argentine ne dispose donc d’aucun organisme national spécialisé dans la protection des droits des femmes. Une première en 37 ans. Selon l’EFE, la ligne d’assistance pour les victimes de violences conjugales a vu son budget réduit de 28 % au premier semestre 2024. Pourtant, un féminicide se produit toutes les 30 heures en Argentine, d’après le Bureau du Défenseur du peuple argentin. Pas de panique, le gouvernement de Milei a annoncé vouloir éliminer la notion de féminicide du Code pénal argentin. 

 

Autre triste exemple de cette baisse des droits des femmes en Argentine : l’accès à l’avortement. Le dernier rapport du Projet Mirar qui surveille l’accès à l’IVG, rendu légal en 2020 sur le sol argentin, révèle que si 106 737 médicaments abortifs ont été délivrés en 2023, on en compte zéro l’année suivante. Un chiffre qui “montre que le gouvernement a l’intention de ne pas garantir l’accès des femmes aux soins de santé” selon Amnesty International. 

 

Face au recul des droits des femmes et de la communauté LGBTQIA+, ils étaient des milliers à manifester samedi 8 mars, selon RFI. Quand les droits diminuent, la lutte continue.