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Lysistrata Média

L’amitié entre les femmes : un vrai pilier dans les luttes féministes

Les études montrent que l’amitié masculine est différente de l’amitié féminine. Alors que l’amitié entre femmes est davantage empreinte de communication, d’intimité et de soutien émotionnel, l’amitié entre hommes serait davantage tournée autour des activités partagées et des contacts fonctionnels. L’amitié entre les femmes, souvent appelée “sororité” joue un rôle crucial dans les luttes sociales, spécifiquement féministes et la résistance aux injustices. On peut penser aux suffragettes ou plus récemment au mouvement #metoo. 

Virginia Woolf est l’une des premières à écrire sur cette amitié féminine. L’autrice du XXe siècle explique que la plupart du temps, “les femmes sont montrées dans leur relation aux hommes”. Ainsi, selon elle, seule une partie très limitée de leur vie est représentée dans l’espace public. Sasha Roseneil, professeure de sociologie à Londres, analyse le travail de Virginia Woolf : “elle caractérise l’importance des amitiés entre femmes en tant que relations n’appartenant pas seulement à la sphère privée, mais comme élément de leur présence dans la sphère publique, dont elles avaient été si longtemps exclues.” Au fur et à mesure du temps, les relations entre les femmes deviennent représentables et, dès lors, elles ne sont plus uniquement considérées par leurs relations aux hommes. Ces amitiés entre femmes se caractérisent par des engagements forts et un degré élevé de participation à des activités partagées, telles que des associations charitables, religieuses, à vocation morale et éducative. La sororité est pour beaucoup un soutien et une facilité d’entrée dans le monde des activités féministes publiques ou du militantisme politique.