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Lysistrata Média

Les hommes ont-ils un problème avec la taille ?

Dans l’émission de téléréalité Netflix « Love is Blind France » la dispute entre deux candidats est devenue virale sur les réseaux. La cause ? La différence de taille dans le couple. Les réactions sur les réseaux sociaux montrent à quel point la question de la taille est importante pour les hommes. 

L’émission « Love is Blind France » disponible sur Netflix depuis le 10 septembre, met en scène 30 célibataires qui se rencontrent sans se voir. Présentée par Teddy Riner et Luthna PLocus, l’émission a su faire parler d’elle notamment avec une polémique sur la taille d’une candidate. Dans le quatrième épisode, le couple de Cynthia et Jonathan connaît sa première crise au sujet de la taille de Cynthia, plus grande que Jonathan. Lorsqu’ils s’apprêtent à rejoindre les autres candidats pour une soirée, Cynthia enfile une paire de talons ce qui lui vaut une remarque de Jonathan : « Mets les autres, je t’en supplie. Pour les autres, je vais me faire tailler, là t’abuses ». Une réaction qui soulève une question plus large : les hommes ont-ils un problème de taille ?

 

La NASA victime d’un problème de taille

 

Un très bon exemple réside dans la différence de terminologie des tailles. Dans les années 1960, la NASA met en place des « urine collection devices » une sorte de préservatif relié à un sac pour recueillir l’urine des astronautes et régler les problèmes de déjection dans l’espace. Pour que le dispositif soit bien ajusté, la NASA met donc en place trois tailles différentes : petite, moyenne et grande. Mais voilà, tous les astronautes choisissent la taille « grande ». Mais en cas de fuite, en plus d’avoir des bulles d’urines flottant dans la capsule, ces dernières peuvent se loger derrière une commande électrique et provoquer un incendie. Pour palier à ce problème d’ego ou de gêne, la NASA a alors eu l’idée de renommer les tailles « grand », « très grand » et « énorme », ce qui a fait cesser les fuites. 

 

L’importance de la terminologie 

 

Mais cette histoire de terminologie des tailles subsiste encore aujourd’hui dans divers domaines. Par exemple, la marque de bas de contention médicaux suisse Sigvaris fait une différence entre les tailles pour femmes et celles pour hommes. Si en plus des tailles standards (S, M, L, etc) les modèles féminins ont comme indications de longueur « court » et « long », les modèles masculins, eux, ont des termes tels que « standard » ou « plus ». Est-il alors plus difficile de vendre un bas de contentions floqué du mot « court » à un homme ? 

 

En marketing, on parle alors de « Vanity sizing » (« taille flatteuse » en français). Dans le prêt-à-porter masculin, les marques évitent d’utiliser les tailles XS et S qui peuvent être perçues comme diminutives dans un imaginaire masculin où la grandeur est souvent associée à la puissance, la virilité ou le statut. Il est cependant intéressant de noter qu’avec les normes de beauté de la société, chez les femmes, c’est l’inverse qui se déroule. Si le « Vanity sizing » a tendance à éviter l’idée de la petite taille chez les hommes, pour le marketing visant un public féminin, ce sont les grandes tailles qui sont évitées. Une étude de 2003 du Clothing and Textiles Research Journal, a démontré que les marques les plus chères taillent plus petits que les marques bon-marché un pantalon féminin pourtant de la même taille. 

 

Finalement, dans une société où le regard des autres prend de la place, la question de la taille devient importante, n’épargnant aucun domaine, du couple aux vêtements en passant par la santé, atteignant même l’espace.