Le 25 novembre dernier, une plainte pour harcèlement sexuel et diffusion d’images intimes contre le président chilien Gabriel Boric est rendu publique dans la presse. Déposée le 6 septembre par une femme dont l’identité reste inconnue, cette plainte concerne des faits qui seraient survenus dix ans plus tôt dans la région de Magallanes où le président était alors député.
Il aura fallu 24 heures au gouvernement chilien pour juger cette plainte “sans fondement”. À travers la voix de son avocat, le président de 38 ans “rejette catégoriquement la plainte” et “nie” les faits. Allant même jusqu’à inverser la situation en accusant la plaignante de harcèlement à travers 25 courriels. Des courriels qui auraient été envoyés entre août 2013 et juillet 2014 et rendus publics par la presse chilienne. Dans un courriel du 24 mai 2014 envoyé par la plaignante, on peut lire “Merci d’avoir ruiné ma vie, espèce de salaud”. Ce à quoi le président répond : “Merci beaucoup pour votre courrier et votre confiance”. Suivi de points d’interrogation.
Le président Boric jouit d’une immunité jusqu’à la fin de son mandat en 2026. Il avait déjà fait l’objet d’un scandale pour harcèlement lors de sa campagne en 2021. Sans jamais que cette accusation ne fasse l’objet de poursuites pénales.
Cette affaire intervient moins d’un mois après des accusations de viol contre Manuel Monsalve ancien sous-secrétaire d’État au ministère de l’Intérieur. Gabriel Boric avait alors réagi sur X : “Au Chili, personne n’est au-dessus des lois”.
Il faut dire que le plus jeune président du Chili avait fait campagne en mettant l’accent sur la lutte contre les violences faites aux femmes.