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Lysistrata Média

Au procès des viols de Mazan, les accusés se trouvent des excuses

Parmi le florilège d’excuses entendues lors du procès des viols de Mazan, les accusés se sont permis de dire : “je ne l’ai pas entendu ronfler, car j’ai des acouphènes”, “je ne savais pas qu’elle dormait, “ça n’a duré que cinq minutes, ça ne compte pas”… La liste est bien plus longue et plus glaçante encore.

Durant trois mois et demi de débats, les excuses ont fusé du côté de la défense des 51 accusés de viols sur Gisèle Pélicot, droguée par son mari qui l’offrait à d’autres hommes. Le principal axe de défense des avocats : leurs clients n’avaient pas conscience de commettre un viol. Ils ignoraient, selon eux, l’état de sédation de Gisèle Pélicot, son ex-mari leur ayant vendu un scénario libertin avec une femme consentante.

La plupart des avocats accusent des réquisitions “excessives” et “délirantes”. “Une ou plusieurs fois, aveux ou non, regrets ou non, empathie ou non, érection ou non, préservatif ou non, délits connexes ou non, vous n’avez fait aucun tri. Tous dans le même sac”, dénonce l’avocat d’un des accusés. Les avocats ont par ailleurs critiqué “le retentissement médiatique” de ce procès, son instrumentalisation par les féministes, fustigeant la notion de consentement, se servant même du “rôle pas net” qu’aurait joué la victime. D’autres ont préféré demander au Président de la cour de ne pas mettre tous les accusés dans le même panier et tenter d’individualiser les peines. Fustigeant la “systématisation à outrance” de l’accusation, qui n’a consacré que huit à dix minutes à chaque accusé avant de requérir contre eux des peines de réclusion de dix à dix-huit ans. Bien loin de l’avocate de Dominique Pélicot, qui elle a fait le choix de le défendre en respectant la dignité des femmes.