Aller au contenu

Lysistrata Média

Rwanda : vers la masculinité positive

70 % des femmes rwandaises sont devenues cheffes de famille après le génocide de 1994, selon le Centre de recherches canadien pour le développement international. Un bouleversement démographique majeur qui amène une société patriarcale vers une meilleure égalité des genres. Pourtant, en 2020, 46 % des Rwandaises mariées ont subi des violences conjugales et 60 % estiment que c’était acceptable selon l’Institut national des statistiques rwandais. Pour y remédier, le Centre de ressources pour les hommes du Rwanda (ONG), mise sur une masculinité positive qui ferait de l’homme un allié du combat pour une égalité des genres dans le pays. Cette masculinité positive est enseignée aux Rwandais à travers le programme Bandebereoh (« modèle », en kinyarwanda). Il s’agit d’un parcours de “transformation” en 17 séances hebdomadaires à travers lesquelles les maris apprennent à aider leurs femmes en tant que pères et partenaires attentionnés, non-violents et solidaires. Entre 2015 et 2021, l’ONG a mené un essai auprès de 1 199 couples pour évaluer l’efficacité à long terme du projet pilote Bandebereho. L’essai montre que le programme réduit de 60 % la violence conjugale, de 35 % les violences sexuelles entre partenaires intimes et augmente le partage des tâches de 16 %.

D’autres pays africains misent également sur la masculinité positive. C’est le cas de la Côte d’Ivoire qui, avec le soutien de l’OCDE et de l’UNESCO, a lancé son propre programme pour faire des hommes les alliés de l’égalité de genres en septembre 2024.