Depuis plus d’une semaine, ce sont des milliers de personnes qui sont bloqués sous les destructions des maisons afghanes. Et parmi elles, les femmes. Dimanche 31 août, un tremblement de terre touche l’Afghanistan, faisant au moins 2 200 morts et près de 4 000 blessés, selon les autorités locales. Les secours peinent à s’organiser dans un pays contrôlé par les talibans depuis plus de quatre ans.
La loi est claire : seul le parent de sexe masculin proche d’une femme – son père, son frère, son mari ou son fils – est autorisé à la toucher. Ajoutons à cette équation une grave pénurie de personnel médical féminin dans le pays, et vous avez la solution : laisser les femmes dans les décombres.
Les afghanes se voient imposées de plus en plus de restrictions : elles sont interdites d’école après la sixième année, sont exclues de la plupart des emplois, y compris dans les organisations à but non lucratif et les organisations humanitaires. Et, quand survient un tremblement de terre, elles sont doublement piégées par les décombres et par le poids des discriminations de genre. Car, sans personnel de santé féminin, elles ne peuvent pas être aidées. L’un des bénévoles masculin présent sur place déclare au New York Times : « C’était comme si les femmes étaient invisibles ». Il explique par ailleurs que les sauveteurs traînent les femmes mortes par leurs vêtements, afin de ne pas établir de contact avec la peau.
L’ONU Femmes rappelait le 2 septembre que lors du dernier tremblement de terre en Afghanistan, en 2023, six victimes sur dix étaient des femmes et elles représentaient les deux tiers des blessés. Sa représentante appelle à soutenir « le travail vital des femmes humanitaires » dans le pays, sans quoi, les afghanes ne s’en sortiront pas.