Depuis la pandémie de Covid 19, le télétravail s’est imposé dans de nombreuses entreprises. Si la plupart des employés sont aujourd’hui satisfaits d’effectuer une partie de leur travail depuis leur domicile, plusieurs recherches montrent que les femmes sont en revanche les grandes perdantes. Gabrielle Schütz et Céline Dumoulin décrivaient, en 2024 dans The Conversation, que les femmes en télétravail disposent de moins de libertés que les hommes, dans leurs choix d’emploi du temps et de répartition des heures entre le présentiel et le distanciel. À cela s’ajoute, d’après les chercheuses, un moins bon équipement fourni par les entreprises et donc des “difficultés techniques qui rendent leur activité moins fluide et plus hachée”.
Pour les salariées, il s’agit également d’un double travail, avec, selon le dernier rapport de la Dares (Direction de l’Animation de la recherche, des Études et des Statistiques) paru en mars, “un brouillage des lignes de séparation entre la sphère privée et la sphère professionnelle, et un risque de réassignation des femmes au foyer, surtout des mères”. Les femmes en couple avec au moins un enfant à charge, déclarent même être davantage “préoccupées par la gestion quotidienne du foyer pendant les horaires de travail”. Les salariées en télétravail ont ainsi tendance à plus mélanger leurs deux emplois du temps et préparer à manger en finissant un dossier, surveiller les enfants en même temps qu’une réunion ou plier le linge en répondant à des mails.